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Questions & Réponses

Vrai / Faux

Quel est le contexte énergétique dans le monde et en France ?

Au niveau mondial : la réalité du réchauffement climatique et l’épuisement des ressources

Près de 80% de la consommation énergétique mondiale (transports, industries, chauffage)* est issue des énergies fossiles telles que le pétrole ou le charbon. Pourtant, selon l’Agence Internationale de l’Energie, l’épuisement des réserves sera effectif en 2050 pour le pétrole et à l’horizon 2070 pour le gaz.

Le réchauffement climatique est aujourd’hui une réalité. Il est lié à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Celles-ci sont notamment produites lors de la combustion des énergies fossiles. Si aucune politique énergétique volontariste n’est mise en place, la température de la surface de la Terre pourrait fortement augmenter. Elle passerait dans ces conditions de 1.8 à 4°C d’ici à 2100**.

* Source : AIE, Key world energy statistics, 2009
** Source : Rapport de la Banque Mondiale, novembre 2012

La situation française : une consommation qui stagne, une production nucléaire en repli et l’éolien qui progresse fortement

Depuis les années 1990 la consommation d’électricité, corrigée de l’aléa météorologique, a augmenté de plus de moitié (1990 : 300 TWh, 2019 : 473 TWh).

On assiste depuis 2010 à une stagnation de la consommation électrique qui s’explique notamment par la tertiarisation de l’économie et les efforts engagés dans l’efficacité énergétique.

En 2019, la production électrique française s’élevait à 537,7 TWh. En baisse de 2% environ par rapport à 2018, elle est la conséquence des nombreuses indisponibilités des groupes nucléaires, entrainant un repli de la production électrique dans ce secteur (- 3,5 %) et de la diminution de la production électrique d’origine hydraulique (-12,1%). Le recul des productions hydraulique et nucléaire ont entrainé une hausse de la production thermique à combustible fossile (+9,8%), malgré un très fort recul de la production des centrales à charbon. Parallèlement, l’année 2019 a connu une très forte augmentation de la production d’électricité d’origine solaire (+7,8%) et éolienne (+21,2 %).

Pourquoi des éoliennes en mer ?

Une énergie propre

L’énergie éolienne est considérée comme une énergie propre puisque sa production électrique n’engendre aucun gaz à effet de serre, effluent, déchet ou pollution du milieu. Fin 2019, la puissance éolienne cumulée, en service, en France était de 16,6 GW (16 600 MW). Elle permet de couvrir les besoins électriques de plus de 7 millions de foyers chaque année. Au total, plus de 1450 parcs éoliens sont installés sur l’ensemble du territoire français. A eux seuls, ils ont produit l’équivalent de 6,3% de la production électrique française (34,1 TWh).

Quelles différences entre l'éolien terrestre et l'éolien en mer ?

Au large des côtes, le vent est à la fois plus puissant et plus constant qu’à l’intérieur des terres. Comparé à l’éolien terrestre, l’éolien en mer offre une capacité de production électrique plus importante car il est possible d’installer plus d’éoliennes et de plus grande taille, donc plus puissante.

L’éolien offshore doit tenir compte des spécificités du milieu marin. Les enjeux sont multiples, tout particulièrement dans la conception des éoliennes, des fondations et en phase d’exploitation. Il s’agit donc de deux modes de production fondés sur une ressource commune : le vent, mais dont l’ingénierie présente des différences significatives.

Une vidéo de Jamy : l’esprit sorcier qui cite expressément le projet de Dunkerque et Saint-Brieuc.

Voir la vidéo

Le potentiel éolien en mer

À ce jour, une seule éolienne en mer est installée en France. Il s’agit d’une éolienne flottante, un démonstrateur de 2MW situé au large du Croisic.

Comparativement à ces voisins européens, La France est aujourd’hui très en retard en matière d’éolien offshore. 5 pays concentrent plus de 98% du marché éolien européen en mer (21 767 MW).  Il s’agit du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la Belgique, du Danemark et des Pays-Bas. Le Royaume-Uni, seul, accueille près de la moitié de la capacité éolienne européenne installée en mer (9 945 MW). Fin 2019, la capacité totale éolienne installée en Europe, était de 22 069 MW.

Pays européens Capacité éolienne offshore installée en 2019 (MW) Capacité éolienne offshore totale installée (MW)
Royaume-Uni 1 764 9 945
Allemagne 1 111 7 445
Danemark 374 1 703
Belgique 370 1 556
Pays-Bas 1 118
TOTAL 21 767

 

Pourtant, la France bénéficie de conditions très favorables au développement de l’éolien en mer :

  • 3500 km de côtes et trois façades maritimes bien orientées : Manche-Mer du Nord, Atlantique, Méditerranée dont l’orientation est favorable à l’installation de parcs éoliens en mer.
  • Un savoir-faire industriel fort et prêt à être mobilisé dans le secteur de l’éolien en mer (SGRE, Naventia, LM wind, GE),
  • Une structuration de la filière au travers de clusters (groupes d’entreprises et d’institutions d’un même domaine de compétences) et de pôles de compétitivité majeurs tels que Bretagne Pôle Naval à Lorient ou Néopolia à Saint-Nazaire.
  • Une forte capacité d’innovation en matière de technologies nouvelles.

Pourquoi l'état Français a selectionné la baie de Saint-Brieuc ?

Saint-Brieuc, un emplacement défini par le gouvernement français en 2011

Le gouvernement français a défini en 2011 plusieurs zones pour installer des éoliennes en mer : 3 en Normandie, 1 en Pays de Loire et 1 en Bretagne, celle de la baie de Saint Brieuc. Sur ces zones, l’Etat a ensuite organisé un appel d’offres. Lauréate en avril 2012 de cet appel d’offres pour le projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc, Ailes Marines a mené toutes les études requises pour élaborer un projet de qualité. Ces études ont été contrôlées et validées par les organismes et les services déconcentrés de l’Etat. Ailes Marines a obtenu les autorisations réglementaires nécessaires pour la construction et l’exploitation du parc éolien en avril 2017. Le parc éolien de Saint-Brieuc se situe en dehors des zones Natura 2000 et à plus de 16 km des côtes.

La baie de Saint-Brieuc est un haut-lieu de pêche de la coquille Saint-Jacques. Pour préserver cette activité, le parc éolien a été localisé en dehors du gisement principal de coquilles Saint-Jacques, et déplacé de 6 km au Nord pour s’éloigner de la principale zone de pêche des coquilles Saint-Jacques.

La société Ailes Marines SAS a été désignée lauréate de l'appel d'offres le 23 avril 2012

Dès le début des années 2000, l’Etat s’est engagé dans la voie de la transition énergétique (Grenelle de l’environnement en 2007, loi sur la transition énergétique pour la croissance verte en 2015). C’est dans ce contexte que sont nés les premiers appels d’offre éolien offshore. Ils font suite à un processus de planification et de concertation mis en place dans toutes les régions métropolitaines maritimes. La zone de Saint-Brieuc faisait ainsi partie des 5 premières définies par l’état français en 2011. La société Ailes Marines SAS en a été désignée lauréate le 23 avril 2012.

Le cahier des charges de l’appel d’offres fixait comme objectif principal la réalisation d’un parc éolien d’une puissance de 480 à 500 MW.  Le projet devait s’inscrire au sein d’un périmètre prédéfini de 180 km².

C’est dans ce cadre, qu’Ailes Marines a conçu un projet de moindre impact dans une démarche d’optimisation technique et environnementale en s’appuyant sur les recommandations des spécialistes et des acteurs locaux.

Une réponse à la dépendance énergétique bretonne

La Bretagne est très dépendante sur le plan énergétique.

En 2019, la Bretagne a consommé 22,6 TWh d’électricité et a produit environ 4 TWh.

Pour couvrir l’ensemble de ses besoins la Bretagne a importé environ 19 TWh d’électricité.

Elle a très fortement recours à la solidarité interrégionale.

En effet, sa dépendance est très forte, car la Bretagne a importé plus de 82% de l’électricité qu’elle a consommée.

La feuille de route énergétique et climatique de la Bretagne (Breizh Cop) poursuit plusieurs objectifs :

  • Maîtriser la demande énergétique,
  • Développer les énergies renouvelables,
  • Réduire les émissions de gaz à effet de serre,
  • Améliorer la qualité de l’air,
  • Adapter le territoire au changement climatique.

Avec 2730 km de côtes, le plus grand littoral de France, des courants puissants, des vents réguliers et les plus grandes marées d’Europe, la Bretagne dispose d’un potentiel d’exception pour tester, expérimenter et exploiter les différentes sources d’énergie marine.

Le projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc est appelé à trouver toute sa place dans cette stratégie. Avec 496 MW de capacité installée et 1 820 GWh de production annuelle, le projet couvrira environ 8% de la consommation énergétique bretonne.

Qu'est-ce que le dispositif de concertation ?

Plus de 1 000 réunions ont depuis été organisées avec les acteurs

Pour Ailes Marines, la réussite du projet repose largement sur l’appropriation des enjeux permettant de construire un véritable projet de territoire. C’est pourquoi, avant même la publication de l’appel d’offres de l’État, dès 2009, des rencontres ont eu lieu localement avec les parties prenantes.

Depuis le 11 janvier 2012, date de dépôt du dossier d’appel d’offres à la CRE (Commission de Régulation de l’Energie), Ailes Marines a poursuivi et accentué ses actions de concertation avec tous les acteurs du territoire (élus, acteurs socio-économiques, usagers de la mer, associations environnementales et citoyennes) et a participé à des nombreux évènements sportifs et culturels briochins et costarmoricains (la Quinocéenne, Trail Glazig, Trail Traversée de la baie, Rando tour, La Vaillante, Art Rock, Rock’n Toques, festival Photoreporter, exposition peintres de la marine, festival de la photo sous-marine, Gabier du Goélo, régate des IUT, trophées multi 50, Coupe de Bretagne des clubs de voile, Trophée habitable 22, Solitaire du Figaro, Fête de la coquille Saint-Jacques, Week-end AIGL, Olympiade des sciences de l’ingénieur, Salon Breizh transition, Salon Pro et Mer, la fête de la science, Olympiade des métiers, colloques, interventions dans les écoles, collèges, lycées, Master etc.)

Au total, Ailes Marines a participé à près de 1 300 réunions et évènements sur l’ensemble du territoire briochin et costarmoricain et breton.

C’est sur ce dialogue de proximité que le consortium s’est appuyé pour développer et définir le projet éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc.